Mon procédé de gravure est celui de la stratification. Comme dans le processus proustien de la mémoire ou celui de l’archéologue, je racle des sillons au plus profond de la mémoire. Parfois se mêlent aux réalisations nouvelles des gravures anciennes.
Même si je privilégie la ligne et le sillon, la couleur jaillit à l’état naturel dans les noirs et les ocres, terre d’ombre ou sanguine.
Ma démarche plastique n’est pas cantonnée dans un style immuable, elle évolue sans cesse autour de plusieurs techniques. Je combine sur une même matrice de façon non conventionnelle différentes techniques de la gravure. Cette multiplicité correspond probablement à la quête permanente d’une vie.
Dans le livre d’artistes je cherche à la fois une collaboration avec les poètes pour alimenter mon inspiration et une proximité avec le livre objet donnant une dimension tactile au contenu poétique, réminiscence d’une enfance entourée de manuscrits anciens.