KENDJY
KENDJY
« (…) J’apprécie la création qui ouvre des voies, qui suscite la réflexion, qui ébranle les certitudes (…) »
Ces mots empruntés à J-C Lechevallier s’appliquent à cet artiste originaire de Honfleur et qui fait s’interroger et qui bouscule, Kendjy.
Soyons clair, il n’est pas né le pinceau à la main, il a en effet attendu…l’âge de quatre ans pour dessiner ses premiers skeletors en volume qui ne laissaient d’étonner son entourage quand les autres enfants faisaient de gentils bonshommes en bâton.
« J’ai toujours dessiné dès mes débuts mais j’avais de gros soucis avec l’écriture ; un peu moins avec les livres que je dévore depuis des années. »
Quand d’aucun aujourd’hui voient dans ses huiles sur lesquelles le crâne humain est souvent représenté, le seul aspect morbide d’une vanité – qu’il ne conteste pas – Kendjy en considère d’abord l’esthétisme, un mot auquel il tient. Avec l’utilisation de ses noirs sur lesquels il est intarissable, il ouvre un pan de sa perception de la lumière qu’il voit sur ses oeuvres tout autant que l’application de sa philosophie sur le bien et le mal, le blanc et le noir.
Parmi ceux qui l’ont inspiré, on ne sera pas autrement surpris qu’il énonce notamment Goya avec « Saturne dévorant un fils » dont il s’est inspiré pour l’un de ses tableaux ; Howard Phillips Lovecraft et son Panthéon noir qui remit en question le Siècle des Lumières ; Edgar Poe écrivain d’horreur et de science fiction ; et puis Francis Bacon qui aura sûrement aidé Kendjy pour sa perspicacité de l’observation de la condition humaine.
Lorsqu’on évoque les impressionnistes à Kendjy, son propos est nuancé : « Il se trouve que je vis à Honfleur… l’idée était géniale mais il faudrait s’ouvrir à d’autres concepts. J’ai beaucoup de respect, il faut s’en nourrir mais aller de l’avant, s’ouvrir vraiment aux valeurs du noir. Inventer un autre type de peinture ? C’est presque impossible. Mais un jour peut-être avec des toiles de lumières et des technologies nouvelles »…
Allons, on peut rêver, Kendjy nous y autorise en mettant ses noirs en couleurs et ça nous Soulages !…en attendant qu’il nous fasse des autoportraits…
©Michel Duchemin